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maison intergénérationnelle

26 novembre 2007

les mardis de la maison intergénérationnelle

les mardis de la maison intergénérationnelle

Petits potes et vieux potes

Les seniors et les élèves de Madame Lemaire de l'école communale de la rue de Porto ont obtenu un subside de la Fondation Roi Beaudoin afin de réaliser une fresque et une BD qui illustrent les activités qui  les réunissent le mardi après-midi.

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26 novembre 2007

maison intergénérationnelle

.Adaptation de l'offre d'activités de la Maison intergénérationnelle aux différents publics

La Maison intergénérationnelle constitue un "lieu de vie" qui crée des interactions entre les différentes composantes du quartier. Jeunes et moins jeunes de toutes les cultures s’y retrouvent avec plaisir pour y exercer des activités variées. L’accroissement de la fréquentation entraîne la nécessaire adaptation de l’offre pour répondre aux demandes qui sont formulées par les habitants.

Les activités programmées (cours d’informatique pour Seniors, lecture et échange de textes, atelier "jeux", atelier "fresque", atelier "mieux connaître sa ville", atelier "journal de quartier", aménagement du local…) permettront à de nombreux habitants de s’impliquer et de devenir des personnes ressources dans un domaine particulier. A terme, c’est le lien social qui s’en trouvera renforcé.

Les seniors  partcipent à des activités intergénérationnelles comme la cuisine, la couture, l'informatique, l'art floral, les excursions, les conférences de voyage

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Récits de vie

Autour de l’école…

1. J’ai toujours été très bavarde, ceux qui me connaissent aujourd’hui le savent bien. En 1941, je suis en 1er primaire. Mon institutrice , Madame Defays, était très sévère mais jamais elle ne m’a punie sévèrement parce que j’étais persuadée, comme elle le disait, qu’elle avait des yeux derrière la tête et qu’ainsi elle voyait tout ce qui se passait dans la classe quand elle avait le dos tourné. Et parfois quand elle écrivait au tableau, tout à coup j’entendais « Paulette, taisez-vous ! » et oui bien sûr, j’étais en train de bavarder avec ma voisine, alors

je me disais que je devais mieux me tenir. J’ai donc été une élève obéissante,… cette année-là !

2.Je suis allée longtemps à l’école, jusqu’à 20 ans. Pourtant à 4 ans, je ne voulais vraiment pas aller à l’école. J’avais trouvé un truc. Quand j’avais mangé mon déjeuner, je faisais « l’enragée », je jetais quelque chose par terre, je hurlais, et je ne sais quoi d’autre. Alors j’étais punie… à la cave. Je n’avais déjà plus peur de la cave et j’y restais en faisant semblant de pleurer jusqu’à ce que la voisine, une grande de 11 ans passe me chercher. « Bonjour, Madame, je viens chercher Paulette – Ah, disait ma mère, elle a été infernale, j’ai dû la mettre à la cave . – Tant pis,  répondait Rita, je pars sans elle. ». Alors j’attendais un temps qui me paraissait long, puis j’appelais : « Maman, Maman, j’ai besoin de faire pipi » Maman me laissait sortir et j’avais gagné une demi-journée de congé. Mais, l’année suivante, c’était ma « grande » maternelle, il n’a plus été question de jouer ce petit jeu et je suis allée régulièrement en classe pendant un an.

3. Et la maternelle, au contraire de la grande école, était mixte. Il y avait donc des petits garçons de mon âge. Il y avait une activité que je détestais : le piquetage. Alors mon gentil voisin, Jacques, le faisait parfois à ma place : on était amoureux ! Un jour, je ne sais plus pour quoi, il a été puni et la maîtresse l’a mis « dans le trou » (c’était un espace fort sombre au-dessous de l’escalier). Alors j’ai beaucoup pleuré jusqu’à ce que la cloche sonne et que Jacques puisse sortir.

Jeux

1.Je me souviens surtout de la grande liberté qu’on avait de jouer dans la rue. Quand maman me disait d’aller dans le jardin, je répondais que ce n’était pas dehors. Dehors il y avait les grands et les grandes, c’était mieux que ma petite sœur…. On jouait à cache-cache mais on ne pouvait pas se cacher plus loin que l’église d’un côté et l’école de l’autre. Il y avait des règles pour tous les jeux et celui qui ne les respectait pas, on ne le voulait plus. Ce que l’aimais aussi même si ça me faisait un eu peur, c’étaient les descentes à vélo.Moi sur mon tricycle, d’autres à trottinette, d’autres déjà sur de « vrais » vélos, on descendait un chemin  assez large, en terre et très en pente. Naturellement personne n’avait de frein ; je ne sais pas combien de fois j’ai eu les genoux écorchés et une interdiction de rouler avec mon vélo en dehors de notre cour. Mais dès que j’étais guérie, je recommençais.

2.Le fête de Saint-Nicolas était attendue avec beaucoup d’impatience. D’autant plus que c’était la guerre, il y avait des noix, des noisettes, des couques et un « bouname », c’était un bonhomme Saint-Nicolas en pâte comme il y en a encore aujourd’hui, quelques bonbons « chiques » que nos parents achetaient et pour lesquels il fallait donner des timbres « sucre »  (pendant la guerre, pour acheter, on recevait des cartes de timbres ; il y en avait pour le pain, la viande, le sucre, le savon, etc. et c’était très peu).  Un de mes plus beaux cadeaux de Saint-Nicolas était un magasin, comprenant un comptoir, des étagères et des boîtes en réduction qui ressemblaient à celles du vrai commerce. Une petite balance et des sous (faux, bien entendu) et on pouvait jouer « à la marchande »

Récit de vie de Laurette Houtain

Mardi dernier, je suis allée dans la classe de Madame Lemaire pour y parler des jeux de mon époque. Une petite élève m'a interppellée en me demandant si "j'étais nouvelle". En effet, c'était ma première participation aux activités intergénérationnelles. Et je vais leur raconter mes jeux lorsque j'avais leur âge.

Enfant unique, je jouais souvent seule. J'avais un petit train, des soldats de plomb, une forteresse et plusieurs poupées. Ma poupée, à la tête en porcelaine, telle que leur a apportée la stagiaire, a été vendue, de même que le train et la forteresse pendant la guerre pour acheter de la nourriture. Je l'ai bien accepté. J'étais presque contente de me libérer de cette poupée qui bien que jolie me blessait par ses articulations aux coudes et aux mains.

Je me souviens que souvent je confectionnais des petits bâteaux avec du papier journal qui me permettaient de rêver de longs voyages. Il m'arrivait de jouer avec de petites voisines chez elle ou chez moi.

Une situation assez  excitante se présentait lorsque nos parents écoutaient la radio anglaise interdite par les envahisseurs allemands. Pendant ce temps mission nous était donnée de surveiller les parages. C'était le seul moment où nous pouvions jouer dans la rue afin de signaler la présence d' une personne étrangère dans la rue.

De grands bassins qui servaient à la lessive, nous servaient aussi de barque. Nous nous imaginions naviguer par temps de tempête...

La marelle était le jeu auquel nous songions lorsque nous avions épuisé nos autres idées de jeux.

Mes parents et leurs amis étaient très généreux de m'accorder de leur temps afin de m'accompagner dans mes jeux notament au jeu de cartes "Syntax "qui consistiat à former des mots les plus longs que possible, l'ancêtre du "Scrabble "sans grilles.

Je vivais d'excellents moments lorsque le soir en temps de guerre, mon père me lisait des extraits amusants de pièces classiques, surtout du Molière. Je devais avoir hui ou neuf ans.

En sixième, j'avais une dizaine d'années et je jouais à enseigner l'allemand à mes parents, ma mère surtout était ma meilleure élève. Mon père ne me semblait pas fort appliqué ou le feignait-il ?

A l'école,dans le préau, je jouais à "Pierre bleue"qui consistait à courir se réfugier sur une pierre bleue, seuil, bordure, dalle en pierre bleue. "Pigeon vole " faisait partie de nos réserves de jeu. Un meneur de jeu criait" Pigeon vole" en levant le doigt à chaque fois même lorsqu'il ne s'agissait pas d'un pigeon. Celui qui levait le doigt, par imitation du meneur, alors qu'il ne s'agissait pas d'un animal ou d'un objet volant avait un gage . J'ai toujours le jeu "Syntax" que j'apprécie et garde précieusement. Je pourrai, à l'occasion, jouer avec quatre enfants de l'école ou de seniors du club.

J'aimais aussi tricoter por mes poupées et créer des vêtements inédits et confectionner des objets avec l'horrible mie du pain imangeable que nous achetions avec les timbres de ravitaillements. J'en possède encore. Chaque produit alimentaire correspondait à un numéro de point (pain, viande disponible, beurre, oeufs farine...) les enfants de mon âge étaient souvent amenés à accompagner la maman de faire la file pour se procurer de la nourriture. Il arrivait que notre attente se révélait vaine, car lorsque notre tour arrivait, le stock de nourriture était épuisé.

La Maison intergénérationnelle constitue un "lieu de vie" qui crée des interactions entre les différentes composantes du quartier. Jeunes et moins jeunes de toutes les cultures s’y retrouvent avec plaisir pour y exercer des activités variées. L’accroissement de la fréquentation entraîne la nécessaire adaptation de l’offre pour répondre aux demandes qui sont formulées par les habitants.

Les activités programmées (cours d’informatique pour Seniors, lecture et échange de textes, atelier "jeux", atelier "fresque", atelier "mieux connaître sa ville", atelier "journal de quartier", aménagement du local…) permettront à de nombreux habitants de s’impliquer et de devenir des personnes ressources dans un domaine particulier. A terme, c’est le lien social qui s’en trouvera renforcé.

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